CONCLUSIONS DE LA 5è CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES GUICHETS UNIQUES
(Marrakech du 5 au 7 septembre 2016)
AAEC – Dakar – 8 Septembre 2016. La cinquième édition de la conférence internationale sur les guichets uniques organisée par l’Alliance Africaine pour le Commerce Electronique a pris fin le 7 Septembre 2016 au palais des congrès de la ville de Marrakech.
Cette édition a vu la participation de 45 délégations internationales en provenance des 5 continents confirmant ainsi cet évènement comme étant la plus importante manifestation internationale portant sur la question des guichets uniques.
Des experts de haut niveau provenant des Etats, mais aussi des organisations internationales telles que la CNUCED, l’Organisation Mondiale des Douanes, les Commissions Economiques des Nations Unies pour l’Europe, l’Afrique, l’Asie et le Moyen Orient, la Banque Mondiale, l’Union Africaine, l’UEMOA, la Banque Islamique de Développement, le Centre des Nations Unions Unies pour la Facilitation du Commerce (UNCEFACT), ont rehaussé de leur contribution le niveau des discussions.
Pour rappel, l’AACE est une organisation regroupant 17 pays africains disposant ou en voie de disposer d’un guichet unique électronique pour le commerce extérieur. Elle a été fondée en Mars 2009 à Addis-Abeba et est présidée par le Directeur Général du guichet unique du Sénégal, Monsieur Ibrahima Nour Eddine Diagne, secondé par 3 vice-présidents représentant le Cameroun, le Kenya et le Maroc.
Cette 5è édition de la conférence internationale vient après celles de Dakar (2008, 2011), Antananarivo (2013) et Brazzaville (2015). Le Thème de cette année portait sur : Guichet Unique électronique du Commerce Extérieur : L’exigence d’une collaboration inclusive.
Les travaux de la conférence ont été ouverts par Monsieur Abdelaziz RABBAH, Ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique
et Monsieur Mohamed ABBOU, Ministre délégué en charge du Commerce
Les conclusions au terme des travaux ont été ainsi résumées par le Président de l’AACE lors de la session de clôture.
Recommandation 1 : Evaluation des Guichet-uniques.
Les guichets uniques doivent pouvoir faire l’objet d’une évaluation objective quant à leur contribution effective à la facilitation du commerce des pays où ils sont implantés. Il faut construire des outils et une méthodologie propres à rendre possible cet exercice. Un premier pas avait été franchi avec le mécanisme de la revue des paires conduit sur la base du volontariat et avec l’appui de la banque mondiale en 2014. Les pays concernés avaient été le Cameroun, Madagascar, le Ghana et le Sénégal. L’AACE attend le soutien des partenaires techniques et financiers pour la construction de cet outil et la conduite régulière de l’évaluation de l’impact des guichets unique dans la région Afrique.
Recommandation 2 : adoption des standards et harmonisation
L’adoption des standards internationaux et l’harmonisation des données s’avèrent être un exercice indispensable pour tous les guichets uniques qui n’auraient pas déjà franchi ce cap. En effet, l’intégration régionale et la future construction d’une zone de libre échange à l’échelle continentale exigent que tous les systèmes de facilitation du commerce en place dans les pays adoptent les mêmes standards en vue de faciliter les échanges de données et de documents électroniques. Les travaux de l’UNCEFACT sont largement adoptés par les principales puissances commerciales en Europe et en Asie. Il faut donc mettre en place un programme de mise à niveau à travers les guichets uniques d’Afrique pour augmenter l’efficacité du commerce transfrontalier.
L’AAC est prête à travailler avec les partenaires techniques et financiers pour engager un programme de mise à niveau des guichets uniques existants et produire un guide de mise en œuvre des standards pour les futurs guichets uniques sur le continent.
Recommandation 3 : Dialogue et inclusion pour la performance
Enfin la conférence a formulé le souhait que l’inclusion des parties-prenantes des guichets uniques nationaux soit approfondie. En effet la performance d’un guichet unique dépend du niveau d’implication et de participation des différentes partie-prenantes.
Le guichet unique ne jouant qu’un rôle de fédération des procédures et formalités, les organisations qui possèdent ces procédures doivent impérativement être dans une logique de collaboration et de partage d’information pour fluidifier les échanges d’information et parvenir ainsi à la réduction des coûts et des délais. La conférence a donc vivement encouragé les Etats à favoriser un dialogue inclusif permanent entre les parties-prenantes et la suppression de tous les doublons et de sorte à faire de la région Afrique une zone plus compétitive dans le commerce international. L’AACE s’engage à impulser à travers ses membres ce dialogue et à servir de plateforme de partage des bonnes pratiques à cet égard. Un programme spécifique pourrait être conçu à cet effet et soumis à des partenaires techniques et financiers intéressés par la question.
La conférence a formulé ces recommandations en perspective de l’entrée en vigueur très prochaine de l’Accord de l’Organisation Mondiale du Commerce sur la facilitation des échanges qui fait du guichet unique une question centrale. Il est donc nécessaire que les acteurs des guichets uniques anticipent et mettent en œuvre ces recommandations qui concourent à l’efficacité commerciale du continent.
La conférence a aussi insisté pour que les guichets uniques s’impliquent de plus en plus dans la promotion du commerce électronique dans la mesure où ils interconnectent déjà la plupart des acteurs de cette forme de commerce.
Source : Le Coordonnateur des programmes AACE