Avec la percée sans précédent des services du numérique, l’on a assisté ces dernières années au Sénégal à des séries d’innovations dans la quasi-totalité des branches d’activités de l’économie, notamment dans les secteurs primaires, secondaire et tertiaire. Ce dernier semble être plus touché par la transformation digitale qui a fini d’apporter une nouvelle configuration au mode de consommation avec, surtout, l’émergence des plateformes de commerce électronique les unes plus innovantes que les autres. Aujourd’hui, il est noté au Sénégal une floraison de startups opérant dans le commerce électronique. Elles cristallisent toutes les attentions et font l’objet de fortes convoitises en raison de leurs capacités à donner aux consommateurs de nouvelles opportunités en termes de facilitation d’accès aux produits et de la diversification des offres sur le marché. De Jumia, à CDiscounts Sénégal en passant par Expat-Dakar, Afrimarket, CoinAfrique, Paps…toutes ces entreprises font, actuellement, partie de cette cohorte d’acteurs qui assurent la dynamique du marché du commerce électronique au Sénégal.
Dans une approche plus globale, ces startups offrent également une mine d’opportunités aux Petites et moyennes entreprises (PME) à la recherche de nouvelles parts de marchés et d’une densification de leurs réseaux clientèles. Qu’il s’agit des PME travaillant dans l’agroalimentaire, les services financiers, les Btp, les services, la cosmétique, le conseil, l’audit, elles n’arrivent toujours pas à exploiter pleinement les innombrables opportunités offertes par les TIC, surtout en matière de commerce électronique. Et l’on sait que ces plateformes, au niveau interentreprises, l’internet et le commerce électronique ont le potentiel de diminuer les coûts des transactions, tout en les accélérant et en les rendant plus fiables. Elles peuvent aussi atténuer les inefficiences résultant d’une coordination insuffisante entre les entreprises d’une même chaîne de valeur. Dans une étude, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) relevait que les échanges du type B2B et la communication en temps réel peuvent réduire les asymétries d’information entre acheteurs et fournisseurs et forger des relations plus étroites entre partenaires commerciaux.
De fait, on constate que la plupart des entreprises qui pratiquent le commerce électronique réduisent effectivement les coûts de leurs transactions, lesquelles entreprises sont plus rapides et plus fiables, et elles optimisent la valeur des transactions au sein de leurs chaînes de valeur.
Grâce à l’utilisation du commerce interactif ou du commerce électronique, les PME sénégalaises peuvent, non seulement, élargir leurs réseaux clientèles, mais aussi de toucher le maximum d’utilisateurs même pour ceux-là qui résident hors du territoire national. Force est de constater que le commerce à travers les plateformes digitales peut aider les PME à entrer en contact avec des acheteurs étrangers pour des commandes transfrontalières et leur fournir les services de soutien nécessaires pour faciliter leurs exportations, dont notamment des systèmes simplifiés de paiement et de logistique. Certaines entreprises, avec l’accompagnement des mastodontes comme Amazone, Alibaba… pourront arriver à promouvoir et à vendre leurs produits sur des marchés étrangers afin d’augmenter leurs rendements. Aujourd’hui, pour que les PME puissent tirer leur épingle du jeu dans le commerce électronique, elles doivent nécessairement changer de paradigme en développant des partenariats avec les startups de la place évoluant dans le E-commerce. A cet effet, le GIE GAINDE 2000 aura un rôle fondamental à jouer dans l’accompagnement de ces entreprises pour la conception de solutions technologiques permettant d’exporter les produits et autres services de nos PME à l’extérieur.
Elles doivent également investir davantage dans la recherche et le développement pour découvrir de nouvelles solutions innovantes afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs devenus de plus en plus exigeants vis-à-vis des offres qui leurs sont faites. Au plan local, il convient de saluer quelques initiatives mises en place par l’Etat du Sénégal, comme le Portail d’informations commerciales (PIC) du Sénégal (avec comme partenaire technique GAINDE 2000) qui est un site web offrant un point d’accès commun à certaines catégories de renseignements. Il est considéré comme le premier endroit où s’adresser pour trouver une information particulière sur le commerce transfrontalier. Dans le cadre de l’Accord de Facilitation des Echanges (AFE), il est prévu par l’Article 1 qui impose aux Etats signataires de l’Accord « de publier les renseignements d’une manière non discriminatoire et facilement accessible ».