Suites aux violentes manifestations en début mars, le Chef de l’Etat, Macky Sall, dans un discours à la nation, annonçait la mise en place d’une enveloppe de 350 milliards de FCFA en soutien à la création d’emplois des jeunes. Dans une perspective de relance économique, Président de African Performance Institut (API), Ibrahima Nour Eddine Diagne, propose quelques pistes de solutions.
De passage à l’émission « Invités Matinal » sur iRadio, le 29 mars 2021, le Président de African Performance Institut et non moins Administrateur Général de GAINDE 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne, a passé au crible la lancinante question de l’emploi en perspective de la relance économique. D’abord, M. Diagne analyse la relance suivant deux volets.
En premier lieu, il souligne que, c’est l’occasion de faire une refondation du modèle économique actuel. Il justifie cet état par le fait que, le modèle d’avant Covid-19 ne pouvait pas générer des emplois correspondants à la demande des entreprises sur le marché du travail.
Le second volet, dit-il, est qu’il existe des secteurs qui ont été profondément sinistrés comme le tourisme. C’est pourquoi, affirme-t-il, sa reprise ne dépendra pas uniquement du Sénégal. « Il faut, aujourd’hui, réfléchir pour voir comment repositionner l’industrie touristique dans le cadre de la relance économique. Autrement dit, nous devons bâtir un secteur du tourisme qui va devenir beaucoup plus résilient pour résister aux chocs comme celui de la pandémie de Covid-19.
Nous avons, certes une économie, mais il faut voir si elle produit une valeur ajoutée qui puisse permettre de consolider ses fondamentaux », analyse M. Diagne.
D’après lui, la refondation de l’économie nationale passe par une redéfinition de l’Etat au plan économique pour voir comment il pourra intervenir et apporter des corrections qui puissent permettre de réussir par exemple l’entreprenariat. « Nous devons faire en sorte que, le nombre d’emplois créés puissent être supérieurs aux demandeurs d’emplois sur le marché du travail. Cela est bien possible », soutient le président de African Performance Institute.
Pour ce faire, il mise sur un certain nombre de leviers, comme celui du numérique qui, à son avis, est une question transversale. Il scrute également d’autres alternatives comme ce qu’il appelle l’économie de ville avec l’émergence des activités urbaines qui ne sont pas comptabilisées.
M. Diagne appelle à professionnaliser les acteurs en les encadrant afin d’instituer des activités génératrices de revenus. « Il est important que l’Etat organise certains métiers afin d’avoir des statistiques sur les emplois crées. Il doit ouvrir des opportunités en mettant en place des réformes pour libéraliser davantage l’économie afin de donner plus de chance aux jeunes », plaide le président de African Performance institut. Il a, par ailleurs, magnifié le travail abattu par la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) dans le cadre du financement de l’emploi des jeunes. Toutefois, il appelle à une amélioration de ses actions sur le terrain.