Invité de l’émission Impact sur SynapsTv, l’Administrateur Général de GAINDE 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne, analyse les opportunités qu’offre l’entreprenariat numérique aux jeunes. Il souligne, toutefois, quelques défis à surmonter pour se faire une place dans ce secteur très dynamique et attractif.
Domaine d’activité de plus en plus investi par les jeunes, l’entreprenariat numérique est devenu la panacée pour bon nombre de porteurs de projets. « Le E-entrepreneuriat est une notion nouvelle qui ne définit pas quelque chose de qualifié. Une entreprise va investir dans le digital pour pouvoir améliorer ses performances ou la relation avec ses clients. De l’autre côté, vous aurez des entrepreneurs qui vont faire de l’innovation pure », indique M. Diagne. Selon lui, il n’y a pas une seule manière de se qualifier E-entrepreneur ; on put utiliser le digital pour se transformer, pour se compléter ou pour apporter une nouvelle frontière.
Sur la situation actuelle de ce secteur, il estime qu’il n’existe pas au Sénégal de statistiques qui mettent en avant le e-entreprenariat. « Il faut noter que ce qu’il y a le plus dynamique dans l’entreprenariat digital, c’est le commerce électronique à travers les réseaux sociaux où l’on observe une forte vitalité. La plupart des comptes sur les réseaux sociaux ont une vocation commerciale et ce sont des entrepreneurs qui, parfois, n’ont aucune connaissance du digital car ils vendent des produits normaux et utilisent le digital comme moyen de commercialisation », relève l’AG de GAINDE 2000.
Il relève une deuxième vague d’entrepreneurs qui maitrisent mieux cette technologie ; ils sont moins nombreux et s’attaquent à des sujets plus audacieux qui misent sur la transformation des normes de consommation.
Sur la transposition des modèles d’entreprenariat de l’extérieur au Sénégal, M. Diagne soutient que parmi ces entrepreneurs digitaux, il y en a ceux de la diaspora qui sont de retour ; ils sont habitués à des normes de consommation différentes des nôtres. On a d’autres types d’entrepreneurs qui regardent les émissions et qui pensent pouvoir l’adapter au Sénégal. « Ceux qui prennent le temps d’étudier la sociologie et de sortir un produit adapté, il faut avoir des moyens pour le faire », prévient-il.
Sur un autre registre, il déclare que la première difficulté est que ces entrepreneurs numériques n’arrivent pas à évaluer leurs besoins financiers. « Ces acteurs vont faire un business plan pas très ambitieux en termes de financement, mais ambitieux en termes de revenus ». L’autre défi, dit-il, c’est de trouver le financement nécessaire. En termes de solution, il préconise la mise en place d’un guichet unique qui donne de la visibilité sur l’ensemble des sources de financement (subvention remboursables et non remboursables…). Il appelle également à organiser les jeunes avec des investisseurs. « Ce sont des initiatives qui vont pouvoir changer la donne ».
Pour M. Diagne, le monde n’a jamais été aussi ouvert ; tout le monde a son smartphone et connecté.