L’interconnexion des systèmes d’informations des douanes de la Cedeao assurerait, entre autres, la sécurisation des recettes douanières à celle de la chaîne logistique internationale et allègerait les procédures, selon le coordonnateur des Douanes sénégalaises, l’inspecteur Moctar Kettani Doucouré, qui a loué les mérites de ce projet.
Dans le cadre des accords de partenariats économiques intérimaires, la Côte d’Ivoire avait bénéficié du Projet d’appui au commerce et à l’intégration régionale (Pacir), financé par l’Union européenne (Ue). L’un des volets de ce programme était l’interconnexion des systèmes informatiques des administrations des douanes de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali pour le transit. Le Sénégal a rejoint l’initiative. Son adhésion a été matérialisée par la signature de l’accord entre les directeurs généraux des Douanes des trois pays pilotes, plus le Sénégal, le 19 mars 2015, à Abidjan. Hier, un atelier de cinq jours qui réunit des acteurs des douanes des pays de la Cedeao s’est ouvert à Dakar.
Ces derniers vont se pencher sur les moyens d’interconnecter leurs systèmes d’informations. Présidant l’ouverture de la cérémonie, le coordonnateur des Douanes sénégalaises, l’inspecteur Moctar Kettani Doucouré, a indiqué que l’’atelier vise à aligner les messages du Projet d’appui au commerce et à l’intégration aux modèles de données de l’Organisation mondiale des douanes (Omd). Il y a une multitude de systèmes informatiques utilisés par les administrations douanières de l’espace Cedeao. A côté du système « Gaïndé » au Sénégal, on retrouve « Sydonia » dans bon nombre de pays de la région. « Il va falloir aligner les mêmes données pour qu’on puisse parler le même langage.
Douane numérique
Si les administrations des douanes ne communiquent pas entre elles à travers les systèmes informatiques, le processus d’intégration ne pourra jamais aboutir », a déclaré M. Doucouré, affirmant que la douane de demain est une « douane numérique » qui transcende le temps. Poursuivant, il ajouté : « Nous sommes dans un monde de vitesse. Il faudrait qu’on utilise les technologies de l’information pour accompagner le commerce international ».
M. Doucouré a soutenu que la réussite du projet présente des enjeux multiples qui vont de la sécurisation des recettes douanières à celle de la chaîne logistique internationale, en passant par une automatisation de toutes les procédures, témoignant d’une expertise régionale avérée. Il a invité les participants à s’engager dans cette dynamique afin de profiter des meilleures pratiques de standards internationaux pour un développement et une amélioration continue des systèmes d’informations.
Le représentant de l’Organisation mondiale des douanes, Bernard Zbinden, a réaffirmé le souhait de sa structure de voir les administrations des douanes ouest-africaines travailler ensemble pour faciliter le dédouanement pour les opérateurs économiques et le commerce international. Pour ce faire, a-t-il dit, il faut régler un certain nombre de préalables. Comment faciliter les échanges tout en assurant le contrôle douanier ? L’objectif, a précisé M. Zbinden, c’est d’avoir un système informatique qui sera utilisé de la même manière par tous les pays de la région. Il a réitéré le soutien de l’Organisation mondiale des douanes pour cette initiative.
François Xavier Bambara, représentant de la Commission de l’Uemoa, a estimé que ce chantier permettra de lutter contre la fraude, de sécuriser les transactions et facilitera les échanges. Le directeur du Centre informatique communautaire de la Cedeao, Dr Osei Tutu Agyema-Duah a, lui, plaidé pour une réalisation endogène du projet par l’implication des ingénieurs informaticiens ouest-africains afin de disposer « d’un vivier d’experts qui pourra, par la suite, procéder à sa maintenance et à son extension »
Source : lesoleil.sn