A l’instar de beaucoup de pays du continent, le Sénégal fait face à la lancinante question des Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). La situation qui s’est surtout aggravée, ces dernières années, avec l’explosion de ce qui est convenu d’appeler le convoi des conteneurs qui viennent de l’extérieur, notamment les USA, l’Europe, l’Asie.
Au Sénégal, outre les déchets médicaux qui continuent d’envahir les hôpitaux, les Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) constituent une autre équation pour le Sénégal. Ce phénomène a connu une recrudescence avec l’arrivée des conteneurs comportant du matériel de seconde main, communément appelé « venant ». Dans ce lot d’articles, l’on retrouve notamment du matériel électronique et électroménager : des ordinateurs, des capteurs et les téléviseurs, des réfrigérateurs, des ventilateurs, split… L’utilisation de ces équipements dont la plupart sont obsolètes ne sont pas sans conséquence sur notamment l’environnement et la santé des populations.
Conscient des dangers et les menaces que présente les DEEE, l’Etat du Sénégal, par le biais de l’Agence de l’Informatique s’est engagé dans une dynamique de lutter contre ces déchets électroniques. Pour ce faire, il a été créé une unité de pilote au sein de l’ADIE pour le démantèlement des DEEE et le reconditionnement des ordinateurs et donne des résultats satisfaisants. Ce projet consiste à élaborer et adopter un cadre législatif et réglementaire des déchets électriques, électroniques et électromagnétiques (DEEE), de poursuivre les activités de collecte et de démantèlement des déchets, de valoriser les déchets électroniques après le démantèlement des machines usagées par les pensionnaires du Centre des Handicapés Au Travail (CHAT).
Les activités suivantes ont été réalisées, selon l’ADIE. Il s’agit de la disponibilité d’un projet de décret portant sur la gestion des DEEE, de la collecte de DEEE auprès de l’Administration et du secteur privé, du démantèlement de DEEE et de l’élaboration de documents de projet pour le centre régional de gestion des DEEE (fiche projet, termes de références pour l’étude de faisabilité) ;
Dans une récente étude réalisée par un groupe d’expert venus de l’ADIE, de l’institut des sciences de l’environnement de l’UCAD, de la faculté des sciences et techniques de l’UCAD démontraient que la gestion des DEEE au Sénégal concerne beaucoup d’acteurs notamment, les importateurs, les distributeurs, les utilisateurs, les réparateurs, les recycleurs et les récupérateurs. Elle implique, selon eux, en majorité les jeunes et les hommes. Les interrelations désarticulées entre les acteurs montrent l’inexistence d’une filière organisée de gestion des DEEE au Sénégal. Malgré les efforts de l’Etat qui a mis en place un centre de démantèlement, le stockage de ces déchets dangereux est pratiqué dans les ménages, les services de maintenance et de réparation ainsi que les entrepôts des structures utilisant les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Des pratiques informelles de recyclage sous-tendent une véritable économie circulaire qui se développe autour de la gestion de ces déchets dangereux dont les conséquences négatives sont exacerbées.
Excellent article.
Voila un secteur très porteur qui va s’élargir de plus en plus avec la digitalisation à grande échelle de l’économie et des activités financières.
Merci